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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog unitariens français le site portail du conseil des unitariens et universalistes français (cuuf) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >> 18 janvier 2015 7 18 / 01 / janvier / 2015 05:33 un appel de ghaleb bencheikh pour une refondation de la théologie musulmane ghaleb bencheikh , né en 1960 en arabie séoudite, est docteur en sciences et physicien franco-algérien. il est frère de soheib bencheikh , ancien recteur de la grande mosquée de paris, ancien mufti de marseille et l'un des musulmans progressistes les plus connus en france et en europe. ghaleb bencheikh, é galement de formation philosophique et théologique, anime l'émission islam dans le cadre des émissions religieuses diffusées sur france 2 le dimanche matin. il préside aussi la conférence mondiale des religions pour la paix , ce qui l'amène à intervenir souvent en france et à l'étranger, pour propager les thèses progressistes et réformatrices de son frère soheib. il appartient au comité de parrainage de la coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix, association créée en 2000 dans le cadre des nations unies pour favoriser le passage d'une culture de la violence à une culture de la non-violence, notamment chez les enfants et adolescents du monde entier. notre nation a connu une terrible épreuve. l’ignominie et le terrorisme abject ont frappé au cœur de paris. un véritable carnage. et nous ne pouvons pas nous contenter seulement de dénoncer ces actes qui nous révulsent et de condamner leurs auteurs, sans réserve, ni nous résoudre dans une résignation morose à subir la prochaine attaque... d’ailleurs, qui dit dénoncer entraîne aussitôt qu’il faut annoncer : clamer haut et fort qu’aucune raison, si légitime soit-elle, ne saurait justifier le massacre des innocents et aucune cause, si noble soit-elle, ne prépose la terreur aveugle. nous scandons jusqu’au ressassement ce que nous avons toujours proclamé : on ne peut pas et on ne doit pas se prévaloir d’un idéal religieux pour semer la haine. il se trouve que des individus fanatisés affiliés à des groupes islamistes djihadistes ont décidé de déclencher une conflagration généralisée s’étalant sur un arc allant depuis le nord nigéria jusqu’à l’île de jolo. et, l’élément islamique y est franchement impliqué. chaque jour que dieu fait, des dizaines de vies sont fauchées par une guerre menée au nom d’une certaine idée de l’islam avec toutes les logorrhées dégénérées qui usurpent son vocabulaire et confisquent son champ sémantique, devenus anxiogènes. les exactions qui sont commises nous scandalisent et offensent nos consciences. l’incendie ne semble pas fixé, bien au contraire, ses flammes voudraient nous atteindre en europe et nous brûler, chez nous, en france. cette guerre réclame de nous tous, qui que nous soyons, hommes et femmes de bonne volonté, mais surtout de nous autres musulmans de l’éteindre. il est de notre responsabilité d’agir et de nous opposer à tout ce qui l’attise et l’entretient. nous ne le faisons pas pour obéir à telle injonction ni parce que nous sommes sommés de nous « désolidariser ». nous agissons de la sorte, avec dignité, mus que nous sommes par une très haute idée de l’humanité et de la fraternité. nous ne cèderons jamais à la psychose. c’est une déclaration de résistance et d’insoumission face à la barbarie. c’est aussi notre attachement viscéral à la vie, à la paix et à la liberté. après l’affliction et la torpeur, il est temps de reconnaître, dans la froideur d’esprit et la lucidité, les fêlures graves d’un discours religieux intolérant et les manquements à l’éthique de l’altérité confessionnelle qui perdurent depuis des lustres dans des communautés musulmanes ignares, déstructurées et crispées, repliées sur elles-mêmes. en effet, le drame réside dans le discours martial puisé dans la partie belligène du patrimoine religieux islamique – conforme à une vision du monde dépassée, propre à un temps éculé - qui n’a pas été déminéralisée ni dévitalisée. des sermonnaires doctrinaires le profèrent pour « défendre » une religion qu’ils dénaturent et avilissent. plus que sa caducité ou son obsolescence, il est temps de le déclarer antihumaniste. au-delà des simples réformettes, par-delà le toilettage, plus qu’un aggiornamento , plus qu’un rafistolage qui s’apparentent tous à une cautérisation d’une jambe en bois, c’est à une refondation de la pensée théologique islamique qu’il faut en appeler, je ne cesse pour ma part, de le requérir et je m’étais égosillé à l’exprimer. en finir avec la « raison religieuse » et la « pensée magique » , se soustraire à l’argument d’autorité, déplacer les préoccupations de l’assise de la croyance vers les problématiques de l’objectivité de la connaissance, relèvent d’une nécessité impérieuse et d’un besoin vital. l’on n’aura plus à infantiliser des esprits ni à culpabiliser des consciences. les chantiers sont titanesques et il faut les entreprendre d’urgence : le pluralisme, la laïcité, la désintrication de la politique d’avec la religion, l’égalité foncière entre les êtres, la liberté d’expression et de croyance, la garantie de pouvoir changer de croyance, la désacralisation de la violence, l’etat de droit sont des réponses essentielles et des antidotes primordiaux exigés. ce n’est plus suffisant de clamer que ces crimes n’ont rien à voir avec l’islam. le discours incantatoire ne règle rien et le discours imprécatoire ne fait jamais avancer les choses. ce n’est plus possible de pérorer que l’islam c’est la paix, c’est l’hospitalité, c’est la générosité... bien que nous le croyions fondamentalement et que nous connaissions la magnanimité et la miséricorde enseignées par sa version standard, c’est bien aussi une compréhension obscurantiste, passéiste, dévoyée et rétrograde d’une partie du patrimoine calcifié qui est la cause de tous nos maux. et il faut tout de suite la dirimer. nous ne voulons pas que la partie gangrène le tout. les glaciations idéologiques nous ont amenés à cette tragédie généralisée. nous devons les dégeler. la responsabilité nous commande de reconnaître l’abdication de la raison et la démission de l’esprit dans la scansion de l’antienne islamiste justifiée par une lecture biaisée d’une construction humaine sacralisée et garantie par « le divin ». il est temps de sortir des enfermements doctrinaux et de s’affranchir des clôtures dogmatiques. l’historicité et l’inapplicabilité d’un certain nombre de textes du corpus religieux islamique sont d’évidence, une réalité objective. nous l’affirmons. et nous en tirons les conséquences. je regrette que nous ne l’ayons pas fait dans notre pays, en france. aucun colloque de grande envergure n’a pu se tenir, aucun symposium important n’a été organisé en vue de subsumer la violence « inhérente » à l’islam ; pas la moindre conférence sérieuse n’a été animée pour pourfendre les thèses islamistes radicales. il est vrai que la pusillanimité et la frilosité de nos hiérarques nous ont causé beaucoup de torts. leur incurie nous laisse attendre, tétanisés, la tragédie d’après. face à la barbarie, il vaut mieux vivre peu, debout, digne et en phase avec ses convictions humanistes que de vivre longtemps en louvoyant, en étant complice, par l’inaction, de ce qu’on réprouve. encore de nos jours, dans de nombreux pays, à populations musulmanes, des régimes politiques sévissent sans légitimité démocratique. ils gouvernent en domestiquant la religion et en idéologisant la tradition. ils manipulent la révélation pour des fins autres que spirituelles. quel crédit peut-on accorder à leur participation à la coalition qui bombarde le prétendu « etat islamique » alors que les criminels fous furieux du califat de la terreur appliquent leurs doctrines et soutiennent leurs thèses ? la monstruosité idéologique de l’eiil, dénommée daesh, c’est le wahhâbisme en actes, rien d’autre. c’est le salafisme dans les faits, la cruauté en sus. nous sommes encore, dans des contrées, sous « climat » islamique, à l’ère